L’OASIS

L’histoire de Souleymane, le film réalisé par Boris Lojkin, primé au Festival de Cannes, quatre fois récompensé aux Césars, dresse le portrait d’un livreur clandestin. Abou Sangaré, l’acteur principal, était lui-même il y a encore quelques mois un travailleur sans papiers sous le coup d’une obligation de quitter le territoire. Ce film levait le voile sur le niveau de maltraitance qu’endurent quotidiennement les travailleurs étrangers en France. Or, la réalité vécue par des centaines de migrants qui travaillent chaque jour clandestinement pour de grandes entreprises, dépasse de loin, comme c’est souvent le cas, l’imaginaire.  En accompagnant ces jeunes livreurs dans un quotidien fait de risques, de peurs, mais aussi d’espoir, le film explore cette contradiction qui vient brutalement confronter le discours à la réalité. Et c’est au coeur de la Maison des coursiers que ce paradoxe éclate en pleine lumière. Cette maison est comme une oasis dans la ville, un refuge qui accueille ces travailleurs de l’ombre. Elle leur permet de reprendre des forces, d’étancher leur soif, de guérir leurs plaies et de réparer leurs vélos. Dans ce lieu, à l’abri des rumeurs de la ville et des dangers de la rue, des assistants sociaux, des infirmières, des juristes recueillent les confidences de ces jeunes sans papiers…